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Charge mentale et infobésité : nouveaux défis de la QVCT à l’ère numérique

L’infobésité s’impose comme un risque psychosocial émergent en 2025. Cette surcharge informationnelle affecte désormais 53% des Français selon l’Observatoire de l’Infobésité et de la collaboration numérique, transformant les approches traditionnelles de prévention des risques au travail.

Infobésité et charge mentale : état des lieux 2025

L’année 2025 marque un tournant dans la reconnaissance de nouveaux risques psychosociaux liés au numérique. L’Observatoire de l’Infobésité et de la collaboration numérique révèle que la surcharge informationnelle remet en question le sens et le rapport au travail ainsi que les modes de fonctionnement.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’Observatoire de l’Infobésité et de la collaboration numérique (OICN), les salariés gèrent en moyenne 144 courriels par semaine (331 pour les dirigeants). Cette réalité numérique génère une fatigue cognitive nouvelle : 53% des Français disent souffrir de fatigue informationnelle.

La charge mentale globale connaît elle aussi une progression préoccupante. Une enquête révèle que 88% des Français se déclarent affectés par une charge mentale, et 40% affirment ressentir une charge mentale forte (enquête Le Sphinx Développement, septembre 2024).

L’impact sur la santé mentale au travail devient critique. En 2023, les maladies psychiques reconnues d’origine professionnelle sont en forte hausse (+25%) et 12 000 accidents du travail étaient liés à ces risques (régime général). Parallèlement, 44% des salariés français se disaient en état de détresse psychologique (Baromètre Empreinte Humaine – OpinionWay).

Indicateur Pourcentage Source
Salariés affectés par l’infobésité 53% OICN (2024)
Français avec charge mentale forte 40% Le Sphinx (2024)
Salariés en détresse psychologique 44% Empreinte Humaine (2023)

Nouveaux RPS à l’ère du tout-numérique

L’évolution technologique redéfinit les contours des risques psychosociaux traditionnels. L’infobésité désigne la surcharge d’informations auquel un individu fait face, et la difficulté à consulter, traiter, trier et assimiler ce volume excessif d’informations.

Les manifestations de cette nouvelle pénibilité numérique sont multiples. Les notifications constantes reçues par les travailleurs dégradent la qualité du travail, car plus de 70% des individus interrompent ce qu’ils font lorsqu’ils en reçoivent un. L’hyperconnexion amplifie le phénomène : 31% des employés sont hyperconnectés : ils se connectent après 20 heures plus de 50 fois pendant une année, ce chiffre passe à 117 soirées pour les dirigeants (Observatoire OICN, 2023).

Les conséquences s’avèrent lourdes pour les organisations. L’infobésité peut nuire au work-life balance mais également augmenter la charge mentale. La surcharge informationnelle peut même générer l’apparition de risques psychosociaux (RPS) voire conduire au burn-out.

L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) s’intéresse de près à ces évolutions. L’INRS a conduit un exercice de prospective pour identifier les enjeux et les perspectives d’évolution de l’usage de systèmes d’intelligence artificielle dans le champ de la santé et sécurité au travail à l’horizon 2035.

Diagnostiquer et objectiver la surcharge informationnelle

Face à ces nouveaux défis, les entreprises développent des approches spécialisées pour évaluer l’ampleur du phénomène. 1 salarié sur 4 déclare être en situation de santé mentale dégradée, impactant directement leur engagement, leur productivité et leur bien-être au travail (Baromètre Qualisocial-Ipsos, 2025).

L’identification précoce devient cruciale. Les symptômes cognitifs incluent des difficultés de concentration, une sensation de surcharge permanente et une diminution de la capacité de prise de décision. Les symptômes physiques se manifestent par une fatigue oculaire accrue, des troubles du sommeil et des tensions musculaires liées à l’usage prolongé des écrans.

Olystic Works, cabinet expert en qualité de vie au travail et prévention des risques psychosociaux, développe des diagnostics spécialisés pour les cabinets RPS permettant d’objectiver ces nouvelles problématiques. L’approche combine l’analyse des flux de communication numériques avec l’évaluation de la charge mentale perçue par les collaborateurs.

La méthodologie diagnostic s’articule autour de plusieurs axes :

  • Quantification des volumes informationnels traités quotidiennement
  • Évaluation de l’impact sur la concentration et la prise de décision
  • Mesure des temps de déconnexion effectifs
  • Analyse des signaux faibles de surcharge cognitive

Solutions émergentes et retours d’expérience

L’intelligence artificielle émerge paradoxalement comme une réponse à l’infobésité qu’elle contribue parfois à créer. L’IA de 2025 jouera un rôle crucial dans la préservation de votre santé mentale au travail. Elle deviendra un véritable allié dans la gestion du stress et la prévention du burnout (automatesintelligents.com, janvier 2025).

Les premières expérimentations montrent des résultats encourageants. Une entreprise qui a récemment mis en œuvre ces technologies a constaté une réduction de 30% des jours d’absence pour raisons de santé mentale, soulignant ainsi l’impact positif de l’IA sur le bien-être des employés.

Les solutions développées incluent :

  • Filtrage intelligent des informations prioritaires
  • Gestion automatisée des tâches répétitives
  • Détection précoce des signaux de surcharge cognitive
  • Personnalisation des flux informationnels selon les profils

Cependant, l’appropriation reste inégale. 50% des Français interrogés n’en font ainsi jamais usage au travail et 70% des sondés n’ont jamais bénéficié de formation, et 50% se sentent insuffisamment accompagnés pour maîtriser ces nouveaux outils (sondage Mendo, 2024).

Prévention et régulation : les nouveaux enjeux managériaux

L’évolution réglementaire accompagne cette prise de conscience. Le Gouvernement a décidé de faire de la santé mentale une grande cause nationale en 2025, plaçant ces enjeux au cœur des priorités politiques.

Les entreprises les plus avancées intègrent désormais l’infobésité dans leurs démarches QVCT. 61% des entreprises ayant instauré des politiques de QVCT constatent un effet positif sur la santé mentale de leurs salariés. Ce chiffre monte à 71% pour les employeurs les plus avancés sur le sujet (étude France Travail, 2024).

Pour les professionnels RH et les dirigeants cherchant à structurer leur approche, faire appel à un cabinet QVCT spécialisé permet de bénéficier d’une expertise éprouvée dans la gestion de ces nouveaux risques émergents.

Les bonnes pratiques émergentes comprennent :

  • Mise en place de chartes de communication numérique
  • Formation des managers à la détection des signaux de surcharge
  • Création de temps de déconnexion collectifs
  • Développement d’outils de mesure de la charge informationnelle

L’enjeu pour 2025 réside dans l’équilibre entre transformation numérique et préservation du capital humain. Les organisations qui sauront diagnostiquer précocement ces nouvelles formes de pénibilité et y apporter des réponses adaptées disposeront d’un avantage concurrentiel durable en matière d’attractivité et de fidélisation des talents.

Xavier Zunigo

Article rédigé par :
Xavier ZUNIGO, directeur fondateur, docteur en sociologie, Paris

Passionné par l’amélioration de la qualité de vie au travail et les risques psychosociaux, j’ai consacré ma carrière à aider les entreprises à créer des environnements de travail sains et productifs. Fort de mon expertise en prévention des risques psychosociaux et en accompagnement des transformations organisationnelles, je partage des conseils pratiques et des stratégies éprouvées à travers mes articles. Mon objectif est d’inspirer mes lecteurs à transformer positivement leur milieu professionnel grâce à des actions concrètes et efficaces.

« Les baromètres sociaux ne se substituent pas à l’action managériale. Ils l’enrichissent et la renforcent. »

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