Conseils pour aborder les questions de harcèlement au travail

Comprendre les questions sur le harcèlement au travail

Types de questions fréquentes

Les questions fréquentes sur le harcèlement moral au travail portent sur divers aspects allant de la définition à des exemples concrets, aux procédures de signalement et aux conséquences légales.

1. Qu’est-ce que le harcèlement moral au travail ?

Le harcèlement moral au travail se définit comme un ensemble d’agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail pouvant porter atteinte aux droits et à la dignité de la personne, altérer sa santé physique ou mentale, ou compromettre son avenir professionnel. Ces agissements peuvent inclure des humiliations, des attaques verbales, l’isolement, la dévalorisation du travail, et des menaces.

2. Quels sont les signes de harcèlement moral ?

Les signes de harcèlement moral peuvent inclure des critiques constantes, des remarques désobligeantes, une surcharge de travail délibérée, des objectifs irréalisables, l’isolement social, la manipulation des informations, et des attaques sur la vie privée ou les convictions personnelles.

3. Comment distinguer le harcèlement moral des conflits de travail ?

Le harcèlement moral se distingue par sa répétitivité et son caractère systématique, visant à déstabiliser ou à nuire à la victime. Un conflit de travail, en revanche, peut être ponctuel et résulte souvent de divergences d’opinions ou de tensions passagères, sans intention malveillante systématique.

4. Que faire si l’on est victime de harcèlement moral ?

Il est important de documenter tous les incidents de harcèlement (dates, faits, témoins), d’en parler à un référent harcèlement ou au service des ressources humaines, et de consulter un médecin pour évaluer les impacts sur la santé. Il peut également être utile de chercher des conseils juridiques pour connaître ses droits et les démarches possibles.

5. Quels sont les recours légaux pour les victimes de harcèlement moral ?

Les victimes de harcèlement moral peuvent saisir le conseil des prud’hommes pour obtenir réparation. Elles peuvent également déposer une plainte pénale pour harcèlement moral. La loi protège les salariés contre le harcèlement et permet de réclamer des dommages et intérêts pour les préjudices subis.

6. Quels sont les devoirs de l’employeur en matière de prévention du harcèlement moral ?

L’employeur a l’obligation légale de prévenir les risques de harcèlement moral en mettant en place des mesures de prévention, en informant et en formant les employés, et en traitant sérieusement toutes les plaintes de harcèlement. Il doit également assurer un environnement de travail sain et respecter la dignité des salariés.

7. Comment l’entreprise doit-elle traiter une plainte de harcèlement moral ?

Lorsqu’une plainte de harcèlement moral est déposée, l’entreprise doit réagir rapidement et de manière appropriée. Elle doit mener une enquête impartiale et approfondie pour vérifier les faits. Cela implique de recueillir des témoignages, d’examiner les preuves et de garantir la confidentialité tout au long du processus. Si le harcèlement est avéré, des mesures disciplinaires proportionnées doivent être prises contre le harceleur, allant de l’avertissement à la cessation d’emploi selon la gravité des faits. L’entreprise doit également offrir un soutien à la victime, tel que l’accès à des services de soutien psychologique et, si nécessaire, des ajustements de poste pour assurer sa sécurité et son bien-être.

8. Quelles sont les conséquences du harcèlement moral pour l’entreprise ?

Les conséquences du harcèlement moral pour une entreprise peuvent être graves et multiformes. Cela inclut une baisse de la productivité, une augmentation de l’absentéisme, un turnover élevé, des coûts juridiques liés aux litiges et une détérioration de l’image de l’entreprise. Un environnement de travail toxique peut également nuire à la culture d’entreprise et à la motivation des employés.

9. Peut-on être accusé de harcèlement moral pour avoir simplement exigé des performances élevées de ses employés ?

Exiger des performances élevées n’est pas en soi du harcèlement moral. Cependant, les méthodes utilisées pour demander ces performances peuvent constituer du harcèlement si elles impliquent des critiques incessantes, des humiliations, des objectifs irréalisables ou une surcharge de travail intentionnelle visant à déstabiliser un employé. Il est important que les exigences soient raisonnables et communiquées de manière respectueuse.

10. Quelle est la différence entre harcèlement moral et harcèlement sexuel ?

Le harcèlement moral consiste en des agissements répétés visant à dégrader les conditions de travail et à porter atteinte à la dignité d’une personne. Le harcèlement sexuel, en revanche, implique des comportements à connotation sexuelle non désirés, tels que des propositions, des remarques, des gestes ou des contacts physiques inappropriés. Par contre, il suffit d’une seule pression sexuelle grave pour que le fait soit considéré comme du harcèlement. Les deux types de harcèlement nécessitent des actions ajustées de la part de l’employeur.

11. Peut-on être licencié pour avoir dénoncé un harcèlement moral ?

Non, il est illégal de licencier un employé pour avoir dénoncé un harcèlement moral. La loi protège les lanceurs d’alerte et les victimes de harcèlement contre les représailles. Si un employé est licencié pour avoir signalé un harcèlement, il peut contester le licenciement devant le conseil de prud’hommes et demander sa réintégration ou des indemnités pour licenciement abusif.

Signes de harcèlement à surveiller

En tant que manager, il est important d’être vigilant face à d’éventuels signes dans le comportement d’un salarié. De plus, chaque collaborateur a pour obligation de veiller à préserver sa santé, c’est pourquoi chacun doit être vigilant vis-à-vis de ui-même. Quels sont les signes ?

Signes manifestant un comportement apparenté au harcèlement

  1. Critiques incessantes : la victime est constamment critiquée, même pour des erreurs mineures ou inexistantes, souvent de manière non constructive.
  2. Remarques dégradantes : l’utilisation de termes humiliants, de sarcasmes ou de moqueries répétées qui dévalorisent la personne.
  3. Isolement social : la personne est délibérément exclue des réunions, des discussions de groupe, ou des activités sociales, créant un sentiment d’isolement.
  4. Tâches dévalorisantes : la victime se voit attribuer des tâches en dessous de ses compétences ou des tâches inutiles, ou au contraire des tâches impossibles à réaliser dans les délais impartis.
  5. Surveillance excessive : une surveillance constante et excessive du travail de la victime, parfois avec des attentes irréalistes.
  6. Diffusion de rumeurs : propagation de rumeurs malveillantes ou de fausses informations sur la victime, visant à ternir sa réputation.
  7. Menaces et intimidations : menaces voilées ou directes de licenciement, de sanctions ou de rétrogradations.
  8. Manipulation des informations : rétention délibérée d’informations nécessaires à la réalisation du travail ou diffusion de fausses informations.

Signes apparaissant chez le collaborateur souffrant de harcèlement

  1. Stress et anxiété : symptômes de stress chronique, y compris nervosité, anxiété, et tension constante.
  2. Perte d’intérêt et dépression : sentiments de tristesse, de désespoir et de perte d’intérêt pour le travail et les activités quotidiennes.
  3. Troubles du sommeil : difficultés à s’endormir, insomnies, ou sommeil non réparateur.
  4. Fatigue chronique : sensation de fatigue persistante, même après une période de repos.
  5. Maux de tête et migraines : fréquentes douleurs de tête dues à la tension et au stress.
  6. Problèmes digestifs : troubles digestifs comme des douleurs abdominales, des nausées ou des ulcères.
  7. Irritabilité et changements d’humeur : changements soudains et fréquents de l’humeur, irritabilité, et accès de colère.
  8. Évitement du lieu de travail : la victime évite d’aller au travail, préfère travailler seule ou à distance.

Reconnaître ces signes est crucial pour prendre des mesures appropriées rapidement. Les entreprises doivent être vigilantes et créer un environnement où les employés se sentent en sécurité pour signaler tout comportement suspect de harcèlement moral.

Techniques pour aborder les questions sensibles

Création d’un environnement sécurisé

La vie d’un collectif de travail est parfois ponctuée de tensions interpersonnelles. Face à cela, l’organisation doit pourvoir créer, avec l’aide des experts, un environnement sécurisé pour l’ensemble de ses collaborateurs. Les psychologues d’ARISTAT Conseil peuvent vous aider sur plusieurs points pour aborder ces moments complexes :

  • Dans le cadre de l’enquête, la personne nommée comme victime doit être accueillie avec un soin particulier en tant que personne porteuse d’une plainte.  Une vigilance sur sa capacité à se soutenir dans cette période et sur les ressources dont elle dispose doit être maintenue tout au long de l’enquête. 
  • Il est également important de veiller à circonscrire l’enquête aux collaborateurs pouvant témoigner sur le ou les événements concernés.
  • Le psychologue s’assure également et constamment de la compréhension et du consentement des collaborateurs touchés par l’enquête. 
  • Les propos recueillis au cours des entretiens individuelles ne sont jamais communiqués ni par écrit ni par oral à l’extérieur de l’équipe ARISTAT.
  • Dans le cadre d’une enquête harcèlement, chacun des entretiens fera l’objet d’une retranscription écrite, et devra être relue par son auteur, afin de vérifier si la retranscription correspond bien à ses propos, dans le détail. Celui-ci signera cette version pour attester de sa validation.​

Encourager la communication ouverte

Pour prévenir mais également pour désamorcer les crises, il est crucial que l’entreprise encourage publiquement la communication ouverte.

  1. Détection précoce des problèmes : une communication ouverte permet aux employés de signaler rapidement les comportements inappropriés ou les incidents de harcèlement. Cela aide à détecter et à traiter les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent.
  2. Soutien aux victimes : les victimes de harcèlement se sentent souvent isolées et impuissantes. Un environnement où la communication est encouragée permet aux victimes de se sentir soutenues et entendues, ce qui est crucial pour leur bien-être émotionnel et psychologique.
  3. Responsabilisation des collaborateurs : la transparence et la communication ouverte augmentent la responsabilisation de chacun vis-à-vis d’autrui.
  4. Culture de la confiance : encourager la communication ouverte contribue à créer une culture d’entreprise basée sur la confiance et le respect.
  5. Amélioration de la résolution des conflits : une communication ouverte facilite la résolution des conflits. Les employés et les managers peuvent discuter des problèmes et trouver des solutions ensemble, réduisant ainsi les tensions.
  6. Formation et sensibilisation : parler ouvertement des enjeux liés au harcèlement permet de sensibiliser tous les membres de l’organisation à ce problème. Cela inclut la formation sur les comportements appropriés et inappropriés, ainsi que les procédures à suivre en cas de harcèlement.
  7. Engagement de la Direction : lorsque la Direction encourage une communication ouverte, elle montre son engagement à lutter contre le harcèlement. Cela envoie un message fort que le harcèlement ne sera pas toléré et que des actions seront prises pour protéger les employés.

En conclusion, encourager la communication ouverte est une stratégie clé pour prévenir et lutter contre le harcèlement au travail. Cela crée un environnement où les employés se sentent en sécurité pour signaler les incidents, les problèmes peuvent être résolus rapidement, et une culture de respect et de soutien est renforcée.

Outils et ressources pour répondre efficacement à une situation de harcèlement

Utiliser les analyses de situation et les enquêtes

Les enquêtes harcèlement permettent de répondre efficacement aux situations sensibles. Lors d’une alerte harcèlement, la complexité de la situation exige souvent de faire appel à un cabinet d’experts. Qu’il s’agisse de harcèlement moral ou sexuel, il est essentiel que votre entreprise puisse faire face à cette situation avec objectivité et méthodologie afin de prendre les bonnes décisions. ARISTAT Conseil vous accompagne à toutes les étapes de la gestion de ces situations difficiles.

Pour réaliser une analyse de situation et vous aider à apaiser conflits et tensions, nous vous accompagnons tout au long de votre démarche :

  • Écoute et soutien des personnes concernées pour répondre à l’obligation de protection.
  • Entretiens individuels avec l’ensemble des collaborateurs du service concerné.
  • Restitution des conclusions et préconisations‍.

Les questionnaires quant à eux permettent d’identifier, grâce à la statistique, de potentiels facteurs de risques ou comportements hostiles envers les collaborateurs.

Offrir un soutien adéquat aux employés

ARISTAT Conseil a mis en place un dispositif de soutien pour les collaborateurs qui traversent des périodes déstabilisantes professionnellement ou personnellement.
Un espace pour s’exprimer, être entendu et trouver des solutions concrètes avec un psychologue d’ARISTAT Conseil, en toute confidentialité.

  • Une ligne d’écoute collaborateurs prises en charge par des psychologues séniors dédiés.
  • Des permanences psychologiques sur site pour un soutien dans vos locaux au plus près des collaborateurs qui en expriment le besoin.