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Quels sont les indicateurs de la QVCT ?

Alors que la littérature sur le sujet est nombreuse et la question très à la mode, les analyses QVCT se développent et les entreprises sont en demande de chiffres et d’objectivation : « Le recours à des indicateurs chiffrés pour suivre, mesurer, améliorer ou évaluer la santé et la qualité de vie au travail se développe dans les entreprises. Ces indicateurs peuvent être des appuis pour définir et suivre des politiques de prévention et d’amélioration de la qualité de vie au travail. Toutefois, cela dépend des modalités de leur construction et de leur diffusion ainsi que de la manière d’en débattre et de les interpréter » (ANACT: 10 questions sur les indicateurs de santé et de qualité de vie au travail

Cette introduction de l’ANACT témoigne bien de la complexité de la notion de Qualité de vie au travail, à la fois objectivable grâce à certains indicateurs et laissant la part belle aux interprétations. 

Quels sont les indicateurs ?

Comme le mentionne l’ANACT, la mise en chiffre est présente dans le domaine de l’entreprise depuis bien longtemps. Cependant, ce n’est qu’assez récemment que ce souci de normalisation et de quantification à gagner le caractère qualitatif de la vie des collaborateurs. Cela dans le but de mieux pouvoir penser, comprendre et développer des actions mais également de communiquer de la meilleure manière. 

Les indicateurs sont à la fois un outil de connaissance, d’action et de communication.

Pour résumer, la QVT couvre cinq dimensions qui sont assez similaires aux catégories élaborées pour analyser les RPS (Les RPS, de quoi parle-t-on ?)

  • Les conditions de travail
  • Les relations de travail
  • Les possibilités pour les collaborateurs de se développer
  • Le respect de l’égalité professionnelle
  • La possibilité de concilier vie professionnelle et vie privée. 

Les indicateurs permettent d’orchestrer des actions de suivi et de prévention mais également de réaliser le diagnostic d’une situation de travail dégradée au sein d’une organisation. 

Il existe 8 grandes familles d’indicateurs :

  • Démographiques (pyramide des âges, répartition homme/femme)
  • Absentéisme (taux d’absentéisme, type d’absence, en fonction de l’âge…)
  • Liés au parcours et à l’emploi (formation, promotions, turn-over, promotions….)
  • Santé (troubles physiques mais également psychiques…)
  • Sécurité (accident du travail, violence au travail…)
  • Conditions de travail (pénibilités, autonomie, relations de travail…)
  • Production (pannes, renouvellement des machines, productivité par poste…)
  • Qualité (possibilité de respecter les normes de production, satisfaction client…)

Au moment d’élaborer l’enquête, il est important de :

  • S’appuyer sur la multitude des indicateurs pour penser la qualité de vie au travail. Cela permet d’approcher le sujet avec toute la prudence et la complexité nécessaires.
  • Faire du sur-mesure : « il appartient à chaque entreprise de définir ses enjeux et ses priorités… puis de construire des indicateurs aptes à éclairer et travailler ces questions ». 

À chaque situation, une élaboration individuelle

« La santé et la qualité de vie au travail recouvrent de multiples composantes. Rien ne sert toutefois de couvrir de manière exhaustive tous les domaines de la SQVT. Il faut choisir en fonction des contextes et des objectifs poursuivis… La construction des indicateurs n’est pas l’apanage d’experts externes à l’organisation, bien qu’ils puissent y aider. »  

L’enjeu pour une entreprise est de construire, avec l’aide des experts, les indicateurs pertinents pour analyser sa propre situation et de faire le tri afin d’élaborer une lecture contextuelle

Pour cela, il est aussi très important « d’associer l’ensemble des parties prenantes à la construction des indicateurs », à savoir les acteurs de la prévention (médecin de l’entreprise, CHSCT…), les ressources humaines, la direction, les représentants du personnel, et, autant que faire se peut, l’ensemble des collaborateurs. 

Une fois l’ensemble des indicateurs construits et mesurés, l’interprétation reste une étape fondamentale pour penser la QVCT au sein de l’entreprise. Nous pouvons citer l’exemple du document de l’ANACT : « Une augmentation du nombre d’incivilités rapportée par l’indicateur peut renvoyer à au moins deux hypothèses : 1) – une détérioration car l’indicateur signale une augmentation des incivilités, 2) – une amélioration, la même augmentation pouvant signifier une plus grande propension des salariés à rapporter les incivilités dont ils sont l’objet »

Quelques précautions dans l’utilisation des indicateurs

Il est important de prendre certaines précautions dans la construction des indicateurs de la qualité de vie au travail

  • Respecter l’anonymat des collaborateurs
  • Faire une présentation claire et lisible des résultats
  • Ne pas oublier que l’analyse quantitative n’est pas la réalité, mais une traduction, plus ou moins partielle de celle-ci. Pour cela elle doit s’adosser à une analyse plus qualitative du terrain. 
  • Ne pas oublier que les indicateurs sont des instruments qui doivent évoluer avec les changements que connaît l’entreprise. 

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