Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se soucier de l’épanouissement de leurs collaborateurs. Comment favoriser cet épanouissement ? Premiers éléments de réponses : en ne confondant pas les notions de qualité de vie au travail et de bien-être au travail. Explications…
Aujourd’hui, un nouveau « contrat social » se construit progressivement où le rapport entre un employeur et un employé ne se résume plus à la seule transaction d’échange d’un travail contre un salaire.
Ce souci pour l’épanouissement des collaborateurs répond à des attentes fortes des individus qui la plupart sont en quête de sens et de reconnaissance. Le travail est en effet toujours plus que le travail. Il joue un rôle central dans la construction des identités sociales. Il est une source importante de satisfaction dans l’existence à travers les réalisations qu’il permet, la fierté du travail bien fait, ou encore le sentiment d’utilité qu’il procure.
Qu’est-ce que la qualité de vie au travail ?
Pour favoriser l’épanouissement des collaborateurs, deux notions sont à distinguer : celle de qualité de vie au travail et celle de bien-être au travail. Ces deux notions sont très proches, tout en étant différentes.
La qualité de vie au travail est une notion englobante. Elle couvre un spectre large de sujets en lien direct avec le travail. Une stratégie de qualité de vie au travail porte aussi bien sur l’amélioration des conditions de travail (environnement, postes, etc.) que sur la performance des process (chaîne de décision, clarté du qui fait quoi,etc.), sur la régulation de la charge de travail, les rapports managériaux, le sens du travail et la clarté de sa fonction, la convivialité dans l’entreprise, etc.
Finalement, le champ couvert est similaire ou très proche de celui des facteurs de risques psychosociaux. Les six grands facteurs de risques identifiés dans le rapport Gollac sont les suivants :
- l’intensité et le temps de travail,
- les exigences émotionnelles,
- l’autonomie et les marges de manœuvre,
- les rapports sociaux et la reconnaissance au travail,
- les conflits de valeur,
- l’insécurité de la situation de travail
Le risque psychosocial porte sur les effets du travail sur la santé. La qualité de vie au travail s’intéressera plus au travail comme vecteur d’épanouissement. C’est ici que le lien s’opère avec la notion de bien-être au travail.
De la qualité de vie au travail au bien-être au travail
Le bien-être au travail peut être considéré comme une conséquence d’une politique de qualité de vie au travail efficace. Il relève d’une stratégie plus centrée sur le collaborateur.
Le bien-être est un état de satisfaction mentale ou physique. A ce niveau, l’entreprise interviendra par exemple sur les services qui escortent le travail : conciergerie, salle de sport, séance de yoga, équipement des salles de pause, embellissement de l’environnement de travail, luminothérapie pour les entreprises les plus avant-gardistes… Elle cherchera à procurer une certaine satisfaction au collaborateur grâce à des services et animations centrés sur l’individu. L’objectif est que tout collaborateur se rende au bureau d’un pas le plus léger possible. C’est en ce sens que l’OMS parle du bien-être au travail comme d’un « état d’esprit ». La stratégie de qualité de vie au travail visera quant à elle le fonctionnement de l’organisation, les modes opératoires, les façons de travailler dans une logique de prévention primaire : comment organiser le travail ? comment renforcer la proximité managériale ? comment mieux communiquer ?)
Loin d’être superfétatoire, une politique de bien-être au travail ne peut se suffire à elle-même. Le travail demeure toujours la principale cible : pouvoir bien travailler est la condition de l’épanouissement des collaborateurs. Tous les babyfoot du monde ne pourront jamais faire oublier une organisation qui dysfonctionne.