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L’innovation en entreprise. Au-delà de l’effet de mode…

L’innovation, un thème central dans les entreprises Beaucoup d’entreprises mettent aujourd’hui en avant la notion d’innovation. Les grands groupes ont une volonté de s’inspirer des méthodes de travail des startups, plus souples et plus agiles. Cependant, cette dynamique dépasse largement le simple phénomène de mode. En effet, la notion d’innovation caractérise l’histoire de l’humanité.

L’innovation, un thème central dans les entreprises

Beaucoup d’entreprises mettent aujourd’hui en avant la notion d’innovation. Les grands groupes ont une volonté de s’inspirer des méthodes de travail des startups, plus souples et plus agiles.

Cependant, cette dynamique dépasse largement le simple phénomène de mode. En effet, la notion d’innovation caractérise l’histoire de l’humanité. De la découverte du feu, du silex à la roue, de l’imprimerie à la machine à vapeur, les innovations changent le cours de l’histoire depuis des siècles. Nous vivons en revanche une période rare avec une accélération de l’innovation et de la création. Le smartphone, sorte de silex contemporain, en est le symbole. On parle d’ailleurs de troisième révolution industrielle, voire de quatrième avec l’intelligence artificielle.

Les entreprises ont toujours innové. Mais cette ère d’innovation numérique est source de bouleversement social et de changements fondamentaux dans le monde de l’entreprise, avec un nouveau rapport au temps, au travail et aux autres.

Favoriser l’innovation en entreprise

L’innovation est avant tout un enjeu culturel

Dans les grands groupes, une innovation portée par un salarié ou une direction a souvent peu de chances de passer les fourches caudines de l’organisation en raison des procédures et des validations, des orientations stratégiques, des règles budgétaires… Il faut donc créer un système qui favorise cette innovation au sein de l’entreprise. Les structures plus jeunes, plus agiles, sont par nature plus disposées à innover, stratégies classiques des outsiders. La prise de risque et les erreurs éventuelles y sont beaucoup mieux admises que dans le monde routinisé des grandes entreprises, qui pour certaines d’entre elles se distinguent peu de l’archétype, souvent critiqué, des grandes administrations.

La culture ne plane pas dans le ciel des idées

Mais si l’enjeu est avant tout culturel, rappelons que la culture ne plane pas dans le ciel des idées. Elle doit prendre forme matériellement au cœur de l’organisation. Il s’agit de mettre en place les conditions pour que les innovations voient réellement le jour. Cela passe par des méthodes de travail et des modèles managériaux qui accordent considération aux salariés et laissent une vraie place aux idées neuves, aux expérimentations, bref qui libèrent l’énergie créatrice et reconsidèrent les rapports de pouvoir au sein des organisations.

Les 3 risques de l’innovation pour une organisation

Les risques de l’innovation sont de trois ordres pour les entreprises.

L’illusion techniciste

Premièrement, l’illusion techniciste. Elle consiste à croire que l’innovation, adossée à un outil ou une technique, va résoudre tous les problèmes. C’est oublier que toute innovation fait apparaître de nouvelles difficultés, de nouveaux obstacles : l’histoire de l’innovation est une histoire continuée, innover n’est pas un état d’esprit temporaire, mais une seconde nature. Il faut se méfier de cette illusion, qui provoque souvent un engouement éphémère.

La perte de contrôle

Le deuxième risque est celui de la perte de contrôle sur des savoir-faire, des connaissances fondamentales de l’entreprise. L’efficacité au travail se fonde en grande partie sur la routinisation des tâches. Dans le domaine sportif par exemple, pour qu’un geste devienne efficace, un footballeur ou un basketteur devra le répéter des milliers de fois. Or l’innovation peut entraîner une perte de ces repères en bousculant les routines, en cassant ce qui marchait très bien jusqu’ici. L’organisation génère ainsi plus de problèmes que de solutions. D’où l’enjeu essentiel de l’accompagnement, de la conduite du changement, surtout dans des univers peu enclins à innover.

L’ethno-centrisme

Enfin, troisième risque, celui de l’ethno-centrisme. Certains salariés vont être sensibles à un discours et une politique d’innovation, mais pas tous. Beaucoup ne se sentiront pas concernés, ne seront pas en mesure d’innover. Ils considèrent que leur travail leur permet simplement de gagner leur vie et que ce n’est pas leur rôle. Ils ne se sentiront pas investis de cette mission. Il faut se méfier de la tendance à considérer que tout le monde doit partager la culture de l’innovation et à disqualifier d’office ceux qui ne suivraient pas ce mouvement positif.

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